Plus de personnes que jamais viennent au Canada pour y poursuivre des études. Si vous êtes un étudiant étranger, vous faites peut-être partie des 900 000 étudiants que le Canada prévoit accueillir en 2023.
Malheureusement, les étudiants ne sont pas les seuls à saisir les occasions qui se présentent — les fraudeurs aussi, qui s’attaquent aux étudiants étrangers en profitant de leurs besoins et de leur relative méconnaissance des rouages de la vie au Canada. Selon un récent sondage réalisé par Interac auprès des nouveaux arrivants, près des trois quarts (73 %) des nouveaux arrivants interrogés aimeraient en savoir plus sur les moyens de se protéger.
Bien que certains organismes puissent vous aider à lutter contre la fraude (votre établissement d’enseignement postsecondaire, le Centre antifraude du Canada du gouvernement fédéral, les services de police et les entités financières comme Interac), vous êtes votre première ligne de défense — contre la fraude numérique, le piratage informatique, les tentatives de vol de données d’identification personnelles et financières, et d’autres formes de fraude.
Il est donc important que vous vous donniez les moyens d’agir en étant attentif aux escroqueries potentielles et en sachant comment vous en prémunir. Interac est là pour vous aider. Non seulement nous intégrons des dispositifs de sécurité dans nos produits et services pour aider les gens à rester en sécurité lors de leurs transactions en magasin et en ligne, mais nous nous efforçons aussi d’éduquer les Canadiens à comment repérer, éviter et signaler la fraude pour qu’ils puissent faire des transactions numériques en toute confiance.
Ressources sur la prévention de la fraude pour vous aider à commencer
- Cet article vous renseigne sur les escroqueries qui ont un impact sur tous les Canadiens sans cibler un groupe en particulier — lisez-le pour vous familiariser avec les risques auxquels tout le monde est exposé, comme la fraude par courriel et l’hameçonnage
- Celui-ci explique comment repérer les escroqueries qui ciblent les nouveaux arrivants au Canada en général, et pas seulement les étudiants. Il donne également des recommandations générales pour éviter les pièges — par exemple, il est important de se rappeler que les fonctionnaires canadiens de l’immigration ne contactent pas les gens pour les menacer de les expulser s’ils ne paient pas de frais, ou pour confirmer des détails personnels ou financiers.
Enfin, il existe également des arnaques qui ciblent spécifiquement les étudiants étrangers. Poursuivez votre lecture pour découvrir quelques escroqueries courantes et récentes, afin de vous préparer et de vous donner les moyens d’éviter les risques.
Les escroqueries visant les étudiants étrangers
Voici quelques exemples d’escroqueries dont vous devrez vous méfier en tant qu’étudiant étranger au Canada, selon les organismes chargés de l’application de la loi, les établissements d’enseignement supérieur et les informations diffusées dans la presse :
Fausses lettres d’acceptation à l’université
Des étudiants de divers pays ont été la cible de consultants en immigration qui les ont escroqués en acceptant des frais en échange de fausses lettres d’acceptation à l’université. Dans quelques cas au moins, les étudiants ne savent pas qu’il s’agit de fausses lettres.
Que pouvez-vous faire? Contactez l’établissement d’enseignement supérieur ou l’université que vous envisagez de fréquenter pour vérifier que votre lettre est authentique. Vérifiez-la attentivement — les lettres frauduleuses peuvent contenir des erreurs, comme des dates de début de programme ou des informations incorrectes sur le programme, et/ou elles peuvent ne pas contenir des informations essentielles comme la date d’acceptation ou les détails d’identification du candidat.
Arnaques liées au logement
Des étudiants étrangers ont été incités à verser des acomptes pour obtenir un logement (parfois même avant leur arrivée au Canada), mais le prétendu propriétaire disparaît — parce qu’il n’est pas du tout le propriétaire.
Que pouvez-vous faire? Évitez, si possible, de louer un logement sans l’avoir visité vous-même ou à travers une personne de confiance. Essayez de rencontrer le propriétaire en personne. Méfiez-vous des tactiques de vente sous pression, des loyers qui semblent trop beaux pour être vrais ou des propriétaires qui ne vous posent pas beaucoup de questions sur vous et vos revenus. En outre, si vous utilisez le service Virement Interac pour envoyer de l’argent, vous avez la possibilité de vérifier le nom enregistré du destinataire avant de confirmer la transaction. Vous pouvez ainsi vous assurer qu’il s’agit bien du bon nom.
Menaces d’expulsion
Des étudiants ont été contactés par des escrocs qui prétendent être des agents de l’immigration et qui exigent un paiement pour éviter d’être expulsés.
Que pouvez-vous faire? Ne répondez pas au message (ou raccrochez s’il s’agit d’un appel téléphonique), et contactez vous-même Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour vérifier si votre dossier pose problème.
Les escroqueries d’écriture fantôme
Les étudiants étrangers sont susceptibles d’être victimes d’arnaques dans lesquelles une personne propose de rédiger des travaux de classe (par exemple, des dissertations) en échange d’une rémunération. Après avoir reçu l’argent, l’escroc ne produit pas le travail ou envoie un texte plagié.
Que pouvez-vous faire? Suivez les directives canadiennes habituelles pour les étudiants. Tous les travaux de cours doivent être les vôtres — vous ne pouvez pas engager quelqu’un d’autre pour les produire (cela est considéré comme de la tricherie), et vous ne devez pas non plus produire de travaux pour quelqu’un d’autre.
Recrutement d’une mule
Une mule est une personne qui transfère de l’argent d’un compte bancaire à un autre pour le compte de quelqu’un d’autre, généralement à des fins criminelles. Les criminels recrutent la cible pour qu’elle accepte une grosse somme d’argent et la transfère ensuite ailleurs, en échange d’une rémunération. Des étudiants étrangers ont été escroqués pour servir de mules, ce qui les expose à des poursuites pénales.
Que pouvez-vous faire? Comme toujours, soyez sceptique lorsqu’une offre semble trop belle pour être vraie. Ne déplacez pas de colis ou ne transférez pas de fonds au nom de quelqu’un d’autre si un service de messagerie ou de transfert de fonds légitime peut le faire — si quelqu’un vous demande de le faire à votre place, ses intentions peuvent être criminelles.
Comment se préparer à la prévention de la fraude lorsque l’on étudie à l’étranger?
Une partie de la prévention de la fraude consiste à être prêt à s’arrêter et à examiner minutieusement une situation lorsqu’elle ne semble pas normale. Soyez prêt à ne pas accorder votre confiance jusqu’à ce que vous puissiez vérifier par vous-même ce qui se passe réellement.
Les escrocs essaient souvent de se faire passer pour des organisations légitimes : votre collège ou université, votre banque ou IRCC. Par exemple, dans une attaque par hameçonnage, un fraudeur peut se faire passer pour l’un de ces organismes.
Lorsque quelqu’un tente de commettre une fraude à votre encontre, il peut parfois utiliser un langage dur ou menaçant. Le thérapeute financier Aseel El-Baba, de l’organisation canadienne à but non lucratif d’éducation économique Conscious Economics, affirme que cela peut être un indice important que son interlocuteur n’est pas légitime. « Réfléchir à ce que l’on ressent lors d’une rencontre est un bon guide. Les entreprises et organisations canadiennes authentiques n’essaient pas de vous faire peur. Elles ne vous poussent pas à agir rapidement et ne menacent pas les gens, » ajoute-t-elle.
Si vous avez des questions, de nombreux établissements d’enseignement postsecondaire offrent des conseils gratuits aux étudiants étrangers.
Comment le développement de la littératie financière renforce votre confiance et votre sécurité
Selon Aseel, la confiance en soi commence par l’éducation financière, qui peut donner aux nouveaux arrivants les connaissances dont ils ont besoin pour s’adapter à la vie quotidienne et à la gestion de l’argent au Canada.
Elle souligne que les produits et services Interac peuvent aider les nouveaux arrivants à respecter leur budget et leurs paiements. « L’adoption de saines habitudes financières, comme l’établissement d’un budget mensuel et le paiement des achats avec son propre argent grâce au service Débit Interac, peut vous aider à prendre les choses en main et à acquérir une plus grande confiance financière, » dit-elle.
Quant aux paiements critiques comme le loyer, apprenez à utiliser le Virement Interac pour payer votre propriétaire presque en temps réel (et à temps) s’il s’agit d’un mode de paiement accepté. « De cette façon, vous savez quand l’argent est envoyé et vous n’avez pas à vous en préoccuper plus tard, » dit-elle.
C’est normal d’avoir besoin d’un certain temps pour comprendre les différences culturelles en matière d’argent, selon Aseel, car les attitudes peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre. « Par exemple, les Canadiens sont encouragés à commencer à épargner pour leur retraite dès qu’ils commencent à travailler, alors que dans d’autres pays, les besoins du foyer et de la famille sont prioritaires. De plus, les Canadiens confient leur épargne-retraite et leurs cotisations à leurs employeurs, aux pouvoirs publics, aux institutions financières et aux régimes de retraite. Il faut parfois s’y habituer si l’on vient d’une région du monde où les gens n’ont pas autant confiance dans les institutions. »
Cependant, et c’est là que la connaissance de la fraude entre en jeu, il existe également des situations dans lesquelles les Canadiens ont appris à ne pas faire confiance. Par exemple, « les offres qui semblent trop belles pour être vraies ne le sont souvent pas, » explique Aseel.
Enfin, si vous êtes victime d’une fraude ou si vous perdez de l’argent à cause d’une escroquerie, Aseel affirme qu’il est essentiel de ne pas vous en vouloir. Vous n’êtes pas seul : le sondage Interac a révélé que 53 % des nouveaux arrivants au Canada interrogés avaient été victimes d’une fraude, ou qu’un membre de leur famille immédiate l’avait été.
Si vous n’avez pas repéré une escroquerie la première fois, soyez proactif et contactez les autorités, puis soyez indulgent avec vous-même pour ce qui s’est passé. « Les exercices de pardon et de “lâcher-prise” peuvent vous aider à faire preuve de compassion envers vous-même, » explique Aseel. « L’autocritique est souvent inutile, et pour aller de l’avant, il faut accepter d’être vulnérable, comme tout le monde. »
Plus de ressources pour l’éducation financière au Canada
Interac et Conscious Economics se sont associés pour offrir un programme d’apprentissage numérique gratuit adapté aux nouveaux arrivants afin de les aider à acquérir des connaissances financières au Canada, notamment sur la façon de repérer les escroqueries et d’éviter les pièges de la fraude. Le cours en trois parties est disponible gratuitement et en ligne pour tous les nouveaux arrivants qui souhaitent y participer. Il est sous-titré en français, en mandarin, en farsi, en arabe et en punjabi, ainsi qu’en anglais.
Le programme fera partie de la trousse d’orientation des étudiants internationaux à l’Université métropolitaine de Toronto (TMU).
Améliorez vos connaissances financières canadiennes – et votre confiance en vous.