Le Canada éprouve des problèmes de longue date en matière de productivité, ce qui est problématique pour toute personne qui mise sur la prospérité du pays à long terme.
Comme le souligne un récent rapport, l’accroissement de la productivité du Canada, qui suscite des préoccupations depuis de nombreuses décennies, a adopté une tendance baissière depuis la pandémie. Au sein du secteur des affaires, elle a fléchi au cours des cinq dernières années, affichant une diminution annuelle de 0,3 %, alors que l’économie américaine progressait de 1,7 %. (Selon les économistes, la productivité de la main-d’œuvre désigne le rapport entre le volume des intrants et des extrants. En langage simple, elle mesure l’efficacité avec laquelle la main-d’œuvre et les investissements sont transformés en produits et services.)
Pourquoi est-ce inquiétant? Parce que l’accroissement de la productivité est étroitement lié à celui du PIB, qui sous-tend notre prospérité. Comme le gouvernement fédéral l’a reconnu dans le budget de 2022 : « La productivité est importante parce que c’est ce qui garantit le rêve de chaque parent, à savoir que nos enfants vivront dans un monde plus prospère ». Faute de remédier à la croissance léthargique de la productivité, le niveau de vie du Canada risque de diminuer et d’accuser un retard sur celui de ses pairs.
Les économistes citent de nombreuses raisons pour expliquer la diminution de la croissance de la productivité au Canada. Certaines d’entre elles, comme les enjeux rattachés à la géographie et aux conditions météorologiques, sont immuables. Parmi les facteurs auxquels nous pouvons remédier, citons la faiblesse des dépenses consacrées à la recherche et au développement (par rapport à d’autres pays). En effet, au cours des 20 dernières années, ces dépenses « n’ont pas cessé de diminuer » comparativement à celles d’autres pays, ce qui s’est traduit par un « déficit en matière d’innovation » (comme nous en parlons ici avec Jim Balsillie).
La bonne nouvelle, c’est que les organisations, indépendamment de leur taille et de leur nature, peuvent mettre à profit des initiatives d’innovation numérique pour aider le Canada à combler ses déficits de productivité et pour remettre notre avenir collectif sur les rails.
Comment l’innovation numérique peut-elle propulser la croissance?
L’innovation est l’une des principales forces motrices de l’accroissement de la productivité, et celles du domaine numérique représentent une voie prometteuse à explorer en cette période d’expansion rapide pour l’économie numérique (dont, selon les plus récentes données de Statistique Canada, la contribution au PIB est passée de 104 milliards de dollars en 2017 à 123 milliards de dollars en 2020 et qui ne cesse d’augmenter).
L’innovation numérique peut être définie comme la création ou l’adaptation de produits, de services, de processus ou de modèles d’entreprise à valeur ajoutée au moyen de technologies numériques. Elle ne se limite pas à la conception de « nouvelles technologies », mais désigne également les résultats de la mise à profit, par les organisations, de la technologie numérique pour recueillir des renseignements, accroître l’efficacité des processus et trouver d’autres façons de créer de la valeur. Investir dans l’innovation, cela ne consiste pas nécessairement à partir de zéro, mais aussi à utiliser des ressources existantes pour créer un impact considérable à long terme.
Par exemple, la Banque du Canada souligne que le commerce électronique et l’utilisation des téléphones mobiles permettent aux entreprises d’utiliser les données pour influencer leurs décisions, ce qui optimise leurs processus commerciaux et qui, en retour, réduit les coûts et accroît les profits. L’accès à Internet à bande large offre un autre exemple : des chercheurs ont découvert, dans cette étude du gouvernement australien, que les entreprises qui ont accès à des services plus rapides bénéficient d’une croissance supérieure de leur productivité, présumément parce que leurs employés peuvent réaliser plus de travail en moins de temps.
Ce raisonnement peut paraître simple, mais ce n’est pas tâche facile de trouver des occasions réelles de développer de nouvelles utilisations de la technologie pour stimuler la productivité d’une organisation.
Chez Interac nous avons appris, pendant nos nombreuses années d’expérience, comment stimuler la productivité sur le plan pratique. Voici les approches et les facteurs que les organisations de toutes les tailles peuvent envisager pour être en mesure d’utiliser l’innovation numérique dans le but d’accroître leur productivité.
Mettre à profit la nouvelle technologie (ou des outils existants) pour accroître l’efficacité des processus commerciaux
Statistique Canada a révélé qu’en 2023, moins de deux pour cent des entreprises du Canada intégraient la R&D aux stratégies qu’elles mettaient sur pied pour remédier à leurs défis économiques. Bien que, de prime abord, cette statistique soit décourageante, elle démontre aussi qu’un potentiel énorme demeure inexploité par les entreprises dans leur quête de nouvelles façons de rehausser leur efficacité et leur productivité.
Pour les entreprises individuelles, des solutions existantes pourraient ouvrir la voie à la création de processus axés sur l’amélioration de la productivité. Comme Interac l’explique, des outils de paiement comme Virement Interac pour les entreprises sont déjà offerts pour aider les entreprises à optimiser leurs processus et à créer des efficacités. En fait, cet outil contribue déjà à la modernisation de leurs pratiques administratives en leur permettant de remplacer des méthodes désuètes comme les chèques et les VEF par des processus de comptabilité numérique simplifiés. Il s’agit là d’une solution gagnante pour l’économie du Canada, compte tenu du fait que, selon les estimations, les processus de paiement traditionnels coûtent aux entreprises du pays de 2,9 à 6,5 milliards de dollars chaque année. Ce faisant, les entreprises doivent consacrer moins de temps à des processus de paiement manuels et peuvent accorder plus d’attention à leurs activités essentielles.
Pour l’avenir, bien que les technologies numériques naissantes aient le potentiel de favoriser un accroissement de la productivité, la capacité d’exploiter ce potentiel dépendra de l’utilisation qui en sera faite. Pourquoi? Parce que, comme nous l’avons mentionné plus haut, l’innovation ne consiste pas seulement à lancer de nouvelles technologies, mais elle peut également résider dans la mise en œuvre de processus à même de créer de la valeur de nouvelles façons. Ces découvertes voient souvent le jour pendant le déploiement des nouvelles technologies conjointement avec les constats et avec les recherches de l’entreprise elle-même (par exemple, l’analyse des données).
Ce sera à surveiller à mesure que les entreprises évalueront les façons de mettre à profit l’intelligence artificielle. L’IA, particulièrement sous forme de grands modèles de langage (GML), a suscité l’intérêt du public (et des investisseurs) en 2023. Cette technologie a effectivement le potentiel d’être révolutionnaire, mais seulement dans la mesure où les organisations utilisent leur ingénuité et leur imagination pour concevoir des façons de l’utiliser à titre d’outil, et non de jouet.
En revanche, si les avantages d’une nouvelle technologie ne sont pas tangibles, celle-ci risque de tomber aux oubliettes. Prenons la finance décentralisée (FiDé), dont le succès est potentiellement attribuable au fait que ses risques l’emportent peut-être sur ses avantages dans certains contextes.
Envisager des approches collaboratives à l’égard de la R&D
L’innovation est souvent le fruit d’efforts de collaboration, c’est-à-dire qu’elle voit le jour quand les membres d’un écosystème concertent leurs efforts pour créer des solutions novatrices à même de provoquer des changements, parfois à grande échelle. Souvent, ces innovations devront être assujetties à un contrôle réglementaire et faire leurs preuves auprès d’un vaste éventail de parties prenantes. Cela exige une approche collaborative qui permet à toutes les voix d’être entendues.
Conscient que ces parties prenantes peuvent être de toute taille, le Labo Interac s’attache à collaborer avec des PME et avec des entreprises de technologie financière en démarrage pour accomplir sa mission, qui vise à explorer les technologies et les concepts en émergence. De cette façon, Interac peut tenir compte des perspectives, des réflexions et des préférences de petites organisations, dont plusieurs n’ont pas les ressources ou l’envergure nécessaires pour développer des concepts novateurs par elles-mêmes.
Nous avons aussi offert notre expertise et notre expérience au gouvernement fédéral dans le cadre des consultations tenues sur la mise en œuvre d’un système bancaire ouvert au Canada, ce qui a notamment consisté à faire valoir notre conviction à l’égard de l’importance de créer un cadre de consentement qui favorisera l’établissement d’un climat de confiance.
Créer une main-d’œuvre prête pour l’avenir
Une économie du savoir exige des travailleurs compétents. Le perfectionnement de ces compétences grâce à un enseignement formel et à une formation (ou une requalification) en milieu de travail peut favoriser l’accroissement de la productivité.
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a constaté que les entreprises dont la main-d’œuvre possède certaines compétences techniques, managériales et organisationnelles sont mieux placées que d’autres pour récolter les fruits d’une productivité découlant de la mise en œuvre de technologies numériques. Les employés qui possèdent des compétences solides et pertinentes sont non seulement plus susceptibles de comprendre et de mettre en œuvre les technologies émergentes, mais ils sont aussi en mesure de s’adapter avec rapidité et aplomb aux changements qui surviennent en milieu de travail. Comme nous l’avons déjà mentionné, leur adaptabilité favorise la création d’une culture d’innovation, ce qui facilite l’adoption fluide de nouveaux outils et processus. De cette façon, les organisations peuvent tirer le maximum des technologies numériques, ce qui contribuera en fin de compte à la croissance et à la compétitivité de l’économie canadienne.
Le défi pour le Canada, comme le soutient un récent rapport du Centre des compétences futures , réside dans le fait que les « écarts de compétences » compliquent la tâche de nombreuses entreprises au moment de recruter des employés qui possèdent les compétences nécessaires pour utiliser des technologies numériques. « Nos scores globaux en matière d’innovation et de productivité accusent un grand retard [sur ceux de certains des autres pays membres de l’OCDE] », affirme ce rapport, « ce qui suggère que nous risquons de perdre encore plus de terrain si nous ne remédions pas de manière novatrice au besoin de détenir des compétences numériques. »
Chez Interac, nous croyons que les organisations de premier plan devraient activement encourager les nouveaux participants au marché du travail à explorer leur potentiel en matière de technologie et d’innovation. Autrement dit, nous investissons dans le talent. Cette perspective a donné naissance à certaines initiatives, dont la création du Conseil des jeunes d’Interac, qui aide les jeunes manifestant un intérêt envers la fintech à tisser des liens avec les membres de l’industrie, à produire un impact considérable et à acquérir de nouvelles compétences; l’établissement de partenariats avec des organisations qui soutiennent les nouveaux arrivants dans la recherche d’un emploi en les aidant à créer de nouveaux réseaux professionnels au Canada; et la mise sur pied de programmes de mentorat.
L’innovation numérique peut créer un avenir plus radieux
Chez Interac, nous avons appliqué une mentalité axée sur l’innovation à notre propre évolution en intégrant la vérification numérique à notre mission, en plus des paiements. Nous aspirons à contribuer à la croissance de la productivité du Canada en favorisant la rapidité, la sécurité, la fiabilité, la standardisation et la rentabilité des paiements, de la vérification et de l’authentification numériques grâce à des solutions applicables à l’échelle nationale. Nous croyons aussi dans la capacité d’offrir un vaste accès à l’infrastructure numérique pour concrétiser ces transactions et ces interactions numériques et, ainsi, permettre aux organisations de toutes les tailles de procéder à des transformations à même de stimuler leur productivité. Nous croyons aussi dans la nécessité de créer une main-d’œuvre diversifiée et instruite pour relever les défis et concrétiser les occasions découlant des technologies numériques.
Pour l’avenir, Interac se concentre sur l’amélioration des délais de commercialisation, à l’échelle, avec résilience et sécurité, pour aider les Canadiens à échanger de la valeur en toute confiance dans les arènes des paiements, de l’identité et autres. Cela s’inscrit dans le cadre des efforts que nous déployons pour aider le Canada à réaliser son potentiel grâce à l’innovation numérique.
Les changements numériques sont rapides. Apprenez comment Interac suit le rythme.