Le secteur du détail se prépare en vue d’une reprise des activités dans les villes et municipalités d’un bout à l’autre du Canada. Les petites et moyennes entreprises qui dépendent des achats locaux constatent que le paysage évolue rapidement. Non seulement elles sont confrontées au défi d’une reprise post-pandémie, mais elles doivent aussi s’adapter à un environnement qui devient (rapidement) de plus en plus numérique.
En bref, l’avenir numérique des ventes au détail s’est concrétisé beaucoup plus rapidement que prévu.
Comme les petits détaillants ne peuvent pas composer tout seuls avec ces nombreux changements, Interac a participé à un effort collaboratif avec des partenaires issus de nombreux secteurs afin de leur prêter main-forte. L’objectif? Mettre en lumière les meilleures innovations canadiennes pour aider les petits détaillants du Canada à mieux se préparer pour affronter l’avenir.
« Nous ne pouvons pas aider à nous seuls les détaillants à se rétablir de la COVID-19 », explique Dinaro Ly, chef des Partenariats d’innovation et de l’engagement communautaire chez Interac. «Comme c’est souvent le cas lorsque nous entreprenons un important projet d’innovation, nous voulions connaître les perspectives, les réflexions, les approches, les processus et les méthodologies de nombreuses organisations. Nous avons cherché à trouver, avec elles, un terrain d’entente sur les façons d’accroître la vitalité du secteur du détail. »
L’un des aspects importants des activités d’Interac consiste à réunir des entreprises et d’autres organisations pour surmonter des défis, qu’il s’agisse d’utiliser la chaîne de bloc pour concrétiser une initiative axée sur la consommation d’énergie, d’offrir des incitatifs instantanés pour récompenser des comportements sains ou de collaborer pour favoriser la création de services bancaires ouverts au Canada.
Voici comment cette initiative a vu le jour.
Phase 1 : Objectif
À l’été de 2020, la création de l’équipe collaborative a donné le coup d’envoi à l’initiative de l’Avenir du détail, qui est dirigée par Communitech, incubateur d’innovation établi à Kitchener, en Ontario (où est situé le laboratoire d’innovation d’Interac). Sonova, fabricant de prothèses auditives de pointe, s’est joint au projet en tant que co-partenaire principal. On retrouve aussi dans l’équipe Cineplex Digital Media, la Lazaridis School of Business and Economics, Tulip, Wawanesa Assurance, Cowan, Edgeworthbox, Faire, Lightspeed, Manuvie et FairVentures.
Qu’est-ce que ces entreprises ont en commun? « Nous nous soucions tous des détaillants, peu importe leur taille », explique Dinaro. « Nous nous sommes retrouvés à collaborer avec les petits détaillants locaux parce que leurs besoins sont à l’origine de cette collaboration. »
Les premiers entretiens nous ont permis de répartir le défi en trois volets : d’abord, nous devions comprendre les répercussions de la COVID-19 sur les détaillants locaux du Canada. Ensuite, nous devions découvrir les changements survenus au chapitre des attitudes et des comportements des consommateurs — enquête qu’Interac a considérée comme étant prioritaire pendant la durée entière de la pandémie.
Enfin, nous devions déterminer les façons dont des solutions novatrices pourraient accélérer la reprise des petites entreprises dans le sillage de la pandémie. Pour répondre à cette question, il a fallu solliciter d’autres voix et perspectives — y compris celles d’entreprises en démarrage qui s’affairaient à concevoir de nouvelles idées et, bien entendu, celles des petits détaillants eux-mêmes.
Phase 2 : Définition
À ce stade-là, nous avons consulté nos partenaires pour définir les éléments du défi. Pour obtenir la perspective des détaillants — et nous assurer que nous consultions une part représentative des rues commerçantes du Canada — nous avons sollicité l’opinion de nombreux intervenants, allant des propriétaires de restaurants hautes de gamme à ceux de magasins à un dollar indépendants.
« Nous nous sommes ensuite affairés à définir un défi général qui serait pertinent pour ces petites entreprises », explique Dinaro.
Ces dernières nous ont aidés à définir un défi assorti d’une composante sociale. « Nous avons réalisé que, pour aider les entreprises à tisser des liens solides et étroits avec leurs clients, il fallait trouver des façons originales de favoriser la loyauté des consommateurs et de leur offrir des incitatifs », ajoute Dinaro. « De plus, c’est important pour ces derniers de sentir que leur achat permet de faire du bien. »
Toutes ces démarches nous ont permis d’élaborer une définition du défi qui susciterait la participation d’entreprises en démarrage, à savoir : Comment inciter les consommateurs canadiens à encourager les commerces locaux à l’aide d’activités caritatives et d’expériences d’achat reposant sur des valeurs sociales? Comment mettre à profit les technologies actuelles et émergentes pour créer des expériences novatrices, tant en ligne qu’en magasin?
Phase 3 : Évaluation
Les excellentes idées ont alors commencé à déferler : vingt entreprises en démarrage canadiennes ont répondu à l’appel en nous suggérant leurs idées pour revitaliser le secteur du détail.
« C’était emballant de prendre connaissance de [leurs propositions], que ce soit faire appel à la réalité augmentée, utiliser des ondes sonores pour effectuer des paiements ou mettre à profit des solutions clé en main pour favoriser la loyauté des clients et encourager les dépenses locales », explique Dinaro.
Venait ensuite le lancement du processus d’évaluation. « Nous avons procédé à une évaluation de la désirabilité, de la faisabilité et de la viabilité des propositions », explique Dinaro. « En fait, il s’agit là de notre processus typique. Nous voulons déterminer et comprendre la probabilité d’élaborer, de mettre en œuvre ou de lancer certaines des solutions proposées. »
Nous voulions aussi obtenir le son de cloche des détaillants, en fonction de leur expérience sur le terrain. Pour ce faire, l’équipe collaborative a sollicité l’opinion de quatre commerçants qui exerçaient leurs activités près des locaux de Communitech, dans la région de Kitchener-Waterloo.
Trois propositions particulièrement prometteuses ont été retenues pour être présentées lors du sommet virtuel de l’Avenir du détail, devant un public composé d’innovateurs, d’investisseurs, des membres de l’équipe collaborative et d’autres parties prenantes.
Tous les concepts avaient du mérite, et Dinaro ajoute que tous les membres de l’équipe collaborative en tirent parti du simple fait d’être exposés à de nouvelles idées et technologies.
Phase 4 : Exécution … et regard vers l’avenir
Interac a aussi évalué les propositions en fonction de leur faisabilité à court, moyen et long terme et — sans dévoiler aucun secret prématurément — elle explore déjà la possibilité de collaborer avec une des entreprises dont l’idée pourrait injecter une dose d’innovation aux séances de magasinage des Canadiens à court terme. D’autres idées ont aussi du potentiel sur des échéances plus longues.
Selon Dinaro, la collaboration est optimale quand les partenaires potentiels adhèrent aux mêmes valeurs fondamentales et acceptent de donner priorité aux organisations de mentalité comparable. En réunissant des innovateurs et des parties prenantes qui partagent une vision et des objectifs communs, nous pouvons favoriser la mise en œuvre d’idées qui aident tous les Canadiens à atteindre la prospérité.
« Nous savons que nous contribuons à la conversation à l’aide d’un éventail distinct d’atouts et d’éléments de propriété intellectuelle », explique Dinaro. « Nous désirons les mettre en œuvre d’une façon collaborative, avec d’autres parties prenantes qui présentent des caractéristiques uniques au chapitre de la propriété intellectuelle, des perspectives, du leadership et de la technologie, le tout dans le but d’amplifier cet impact.
« Nous sommes parfaitement conscients du fait qu’il faut établir des partenariats pour faire avancer les choses rapidement. Je crois fermement que notre capacité d’offrir de nouvelles expériences n’en tient pas seulement à nous. Certes, nous apportons certaines capacités distinctes aux projets, mais pouvons aussi tirer parti de la participation d’autres personnes issues d’organisations variées. »