Le changement est la seule constante. Chez Interac, nous savons depuis longtemps que des initiatives d’innovation dynamiques, qui visent à faire avancer les connaissances, la technologie et l’état de préparation à l’avenir, sont essentielles à la croissance et à la prospérité économique du Canada.
Mais, à quoi ressemble l’innovation dans un monde qui change à une vitesse effrénée? Vu que de nouvelles technologies se profilent constamment à l’horizon, comment les organisations peuvent-elles se préparer en vue d’un avenir qui repose sur une évolution continuelle?
C’est là que le Labo Interac entre en scène.
Situé à Communitech, carrefour technologique de Kitchener, en Ontario, le Labo Interac s’attache, depuis sa création en 2018, à aider Interac et les Canadiens qu’il dessert à mieux se préparer en vue de l’avenir.
Doté d’une équipe agile et souple, le Labo Interac se penche sur les concepts, les technologies et les sources de problèmes dans les domaines des paiements, des solutions de vérification et de l’innovation. Il examine divers scénarios et cas d’utilisation qui s’articulent autour des valeurs de base de l’entreprise, soit la confiance, la confidentialité et la commodité d’accès aux données et aux services financiers.
Nous nous sommes entretenus avec Karam J. Yousif, directeur de la conception de solutions émergentes chez Interac, pour apprendre comment le Labo Interac réinvente et redéfinit les expériences numériques qui ajoutent une valeur véritable pour les Canadiens, au-delà des produits les mieux connus de l’entreprise en matière de paiements et de circulation de l’argent.
Une mission visant à accélérer l’innovation en fintech au Canada
Dirigé par Karam Yousif et Goran Vukancic, le Labo Interac a pour mission d’injecter une nouvelle vitalité aux initiatives axées sur la croissance de l’économie numérique du Canada, étant animé par la possibilité de prévoir tant les sources de disruption que les occasions prometteuses.
Le Labo Interac commence par examiner un problème ou par étudier de nouveaux concepts ou idées. De là, il conçoit, met à l’essai et reproduit des preuves de faisabilité et des prototypes à l’appui de la création de nouvelles solutions.
Selon Karam, ce processus itératif – qui s’appuie sur des recherches primaires et secondaires – favorise la conception et la validation rapide des idées, accélérant en fin de compte le développement de solutions transformatrices pour les Canadiens.
Relier les parties prenantes pour favoriser l’innovation
Communitech, c’est non seulement une manne de connaissances, mais également le regroupement de leaders des secteurs public et privé en matière d’innovation, de paiements et de technologie. En tant que membre de l’écosystème de Communitech, le Labo Interac peut apprendre d’autres organisations et tisser des liens organiques, ce qui peut mener à de futures possibilités de cocréation et de collaboration à même de produire des résultats plus riches et de créer une valeur accrue pour nos parties prenantes.
Le Labo Interac collabore avec des partenaires des secteurs public et privé, comme des associations professionnelles, des équipes d’entreprise, des organisations sans but lucratif, des organismes gouvernementaux et des universitaires, pour examiner des technologies en émergence et produire des résultats mutuellement avantageux.
L’un de ces résultats réside dans la création d’écosystèmes minimums viables (EMV), qui regroupent de nombreux intervenants différents et les aident à trouver un terrain d’entente dans le but de découvrir et de prouver divers concepts du début à la fin.
« Cette initiative crée une valeur réelle en nous permettant d’incuber des idées, de les mettre en marché et de favoriser leur évolution », explique Karam.
Les organisations se penchent constamment sur des concepts de plus en plus complexes et interreliés. La compréhension et le lancement d’écosystèmes complexes sur une base indépendante s’accompagnent de coûts, de temps, de ressources et de risques. Or, un EMV fructueux permet à ses participants de valider des idées et de se familiariser avec le nouvel écosystème dans un environnement constructif et peu risqué.
Un récent exemple réside dans la participation des équipes à un exercice visant à réexaminer les possibilités en matière de services bancaires ouverts. Pour ce faire, le Labo Interac a créé un « bac de sable » qui a servi de point de référence pour la mise en œuvre d’un système bancaire ouvert. Cela a permis à Interac et à ses collaborateurs externes d’approfondir leurs connaissances à ce sujet au moyen d’initiatives de cocréation, et ce, sans avoir à investir dans la conception d’un écosystème indépendant (et à assumer les risques y afférents).
Aujourd’hui, le Labo Interac continue de collaborer avec l’équipe d’Interac et avec d’autres leaders de l’industrie des services financiers pour comprendre et imaginer le cadre d’un système bancaire ouvert au Canada.
Karam ajoute que le Labo Interac travaille en étroite collaboration avec l’équipe Partenariats d’innovation pour repérer les bons collaborateurs et prendre contact avec eux.
« Nous encourageons la contribution de diverses parties différentes pour veiller à la concordance de nos buts globaux et de nos objectifs prioritaires. »
Mettre Interac au défi de penser différemment
Le Labo Interac se fait une fierté de ne rien créer en vase clos. Tout repose sur la collaboration, soit les recherches, l’idéation et la validation auprès de parties prenantes internes et des partenaires externes.
« Nous offrons aux équipes internes d’Interac la capacité de concevoir et de valider divers scénarios et concepts. Celles-ci nous présentent l’orientation de leur secteur, après quoi nous réfléchissons aux défis, aux contraintes et aux exigences liés à la création de solutions techniques adaptées à leurs objectifs stratégiques », explique Karam.
Cela ne signifie pas pour autant que le Labo Interac adopte chaque idée qui lui est présentée. Penser différemment, c’est aussi comprendre que tous les projets ne sont pas prometteurs.
« Nous œuvrons au sein d’un monde de plus en plus complexe et dynamique, et ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent », dit Karam. « Parfois, l’aspect le plus difficile de l’innovation, c’est de savoir se concentrer sur la bonne idée au bon moment. »
Le Labo Interac joue un rôle de premier plan pour collaborer à la mise à l’essai de nouveaux concepts. Il examine une idée abstraite du point de vue d’Interac pour en tirer certaines conclusions d’une façon rapide et efficace.
« En rejetant une idée rapidement, Interac peut se concentrer sur celles qui recèlent une proposition de valeur gagnante. »
Non seulement l’équipe du Labo Interac guide les secteurs internes de l’entreprise vers la concrétisation de leurs projets – que ce soit en créant des outils et des simulateurs, réunissant des EMV ou soumettant des idées à des essais de pression – mais elle les aide aussi à adopter une nouvelle façon de penser qui perdure au-delà du mandat.
« Quand nous collaborons avec nos équipes internes, nous ne le faisons pas en vase clos. Celles-ci investissent du temps et des ressources dans la mise en œuvre d’une approche conceptuelle », ajoute Karam. « Elles en tirent une meilleure compréhension des méthodes d’innovation qu’elles peuvent mettre en pratique elles-mêmes dans l’avenir. »
Et, l’apprentissage va dans les deux sens, vu que chaque projet permet au Labo Interac de se familiariser davantage avec les secteurs de l’entreprise.
Adoption d’une approche humaine à l’égard des réflexions conceptuelles
La résolution de problèmes humains est au cœur de l’approche conceptuelle du Labo Interac à l’égard de l’innovation. Karam souligne que le Labo Interac est motivé et inspiré par sa responsabilité envers les Canadiens.
« Notre approche repose sur la compréhension des besoins des consommateurs, des équipes de produits et des partenaires d’Interac. Nous pensons constamment aux Canadiens et aux expériences les plus pertinentes pour eux. »
Il mentionne, à titre d’exemple, la collaboration du Labo Interac avec la Maison Ronald McDonald de Toronto. Quand cet organisme était en quête d’une façon de permettre le versement de dons sans espèces pendant son tournoi de golf caritatif annuel, le Labo Interac a collaboré avec l’équipe de produits d’Interac pour concevoir une solution facilitant les dons sans espèces, numériques et spontanés grâce à la saisie d’un code QR et à Virement Interac.
Karam donne un autre exemple. Dans le cadre des conversations entourant les débouchés et les défis liés aux NFT (jetons non-fongibles), le Labo Interac a collaboré avec l’équipe de l’Innovation et de l’engagement des écosystèmes d’Interac pour évaluer, tester et valider l’impact des NFT et des écosystèmes connexes sur l’avenir des échanges de valeur.
Grâce à des recherches primaires et secondaires, l’équipe a pris connaissance des barrières à l’entrée sociales, techniques et financières que les créateurs doivent surmonter dans l’arène des NFT.
Le Labo Interac a conçu une preuve de faisabilité visant à renseigner les créateurs sur les nuances de participer à l’écosystème des NFT.
« Les renseignements que nous avons obtenus, combinés avec l’exploration concrète de notre preuve de faisabilité, pourraient non seulement avoir des incidences importantes sur nos solutions existantes, mais également sur l’inclusivité de l’économie numérique du Canada », explique Karam.
Les renseignements ainsi obtenus permettront aux équipes d’Interac de mobiliser de façon plus réfléchie de nouveaux publics envers les NFT, y compris par l’intermédiaire de la Galerie d’art NFT d’Elevate. Cette galerie d’art permet aux visiteurs de se familiariser avec les NFT et avec les façons dont cette technologie émergente peut favoriser un accès équitable pour les communautés sous-représentés.
Former la prochaine génération de talents en techno
L’un des aspects les plus intéressants du Labo Interac réside dans son dévouement envers la formation de la prochaine génération de talents en techno. Chaque trimestre, le Labo Interac accueille une nouvelle cohorte de stagiaires provenant de divers établissements d’enseignement canadiens pour effectuer des stages de quatre à huit mois.
« Chaque projet est différent. Au début de son cycle de développement, un projet peut exiger un plus grand nombre d’analystes et de créateurs, alors que plus tard, ce sont les développeurs et les testeurs qui seront requis », explique Karam. « Grâce à ce modèle, nous pouvons créer une équipe sur mesure en fonction des besoins et des contraintes d’un projet donné. »
Pour Karam, ce modèle fondé sur les stagiaires est aussi essentiel pour limiter les partis-pris au moment d’examiner des problèmes.
« Nous sommes en quête de perspectives originales pour être en mesure de réellement innover et d’évaluer les problèmes d’un autre angle. Nous encourageons nos stagiaires à prendre des décisions qui ne sont pas influencées par nos secteurs d’affaires. »
Qu’il s’agisse de développeurs ayant étudié en arts libéraux, de créateurs dotés d’une expérience en ingénierie, d’élèves du secondaire ou d’étudiants de cycles supérieurs, les stagiaires du Labo Interac détiennent une combinaison diversifiée d’aptitudes. L’exigence la plus importante? Faire preuve d’une mentalité d’innovation.
« Pour réussir au sein du Labo Interac, il faut être curieux. Il faut aimer collaborer. Il faut être à l’aise avec l’ambiguïté, faire preuve d’empathie et être prêt à expérimenter. » (Vous vous reconnaissez? Jetez un coup d’œil aux possibilités pour les étudiants chez Interac.)
Le recrutement et le perfectionnement de jeunes talents sont essentiels à la création d’une équipe qui est réellement investie dans les problèmes que le Labo Interac tente de résoudre.
Quelle est la suite pour le Labo Interac et l’innovation au Canada?
Pour l’avenir, Karam est enthousiaste à l’égard de plusieurs initiatives en cours et à venir, comme l’adoption d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC), la création d’un système bancaire ouvert, l’accès numérique, les solutions de vérification, les NFT et l’exploitation du potentiel de l’échange de valeur numérique, et de leurs répercussions potentielles pour les Canadiens et le futur monde financier.
Avant tout, Karam explique que le Labo Interac Lab vise à faire en sorte que tous les Canadiens puissent continuer de se fier sur leurs nouvelles expériences numériques et que les technologies soient sûres, sécuritaires et créées dans leur intérêt. Une foule d’initiatives prometteuses sont en voie de développement pour les Canadiens.
Mais, si vous demandez à Karam de vous parler des prochaines étapes de l’innovation numérique, sa réponse sera sans doute différente dans quelques mois. « Parce que le marché, comme le monde, change très rapidement. »