« Pour moi, c’est fascinant de constater que le gaspillage alimentaire est responsable de 10 pourcent des émissions de CO2 à l’échelle mondiale », déclare Jonathan Defoy. « Si c’était un pays, il viendrait au troisième rang des pires émetteurs après la Chine et les États-Unis. »
Jonathan recueille des faits intéressants et des statistiques sur le gaspillage alimentaire depuis qu’il est tombé par hasard sur un documentaire à ce sujet un certain dimanche matin. Cet entrepreneur techno aguerri en est devenu tellement passionné qu’il a décidé de passer à l’action pour tenter d’y remédier.
C’est ainsi que Jonathan a créé FoodHero, entreprise de Montréal qui met à profit la puissance de l’économie numérique et son modèle d’affaires inédit pour aider les Canadiens à lutter contre le gaspillage alimentaire (et à épargner) grâce à leurs achats à l’épicerie. « C’est une appli mobile gratuite qui joue le rôle de marché secondaire pour des aliments qui seraient autrement mis aux rebuts », explique Jonathan.
De gros gains : Innover pour inciter les consommateurs à adopter des comportements positifs
Voici comment le tout fonctionne : lorsque les épiceries participantes réduisent le prix de certains aliments — parce que leur date périmée approche ou parce qu’ils ne se sont pas vendus aussi rapidement que prévu — ils les affichent sur FoodHero. Les utilisateurs de l’appli peuvent ainsi voir tous les aliments qui sont offerts à prix réduit près de chez eux. Ce rabais représente généralement de 25 à 60 pourcent du prix régulier, dit Jonathan. Les aliments commandés sont emballés et ramassés par le client — et évitent ainsi de se retrouver dans les poubelles.
Comme Jonathan l’explique avec enthousiasme, cette proposition est « gagnante sur TOUTE la ligne ». Les consommateurs réalisent des économies sur l’achat d’aliments frais, comme des steaks et des fruits de mer. Quant aux détaillants, ils obtiennent un revenu pour des produits qu’ils auraient autrement mis aux déchets. De plus, l’environnement est avantagé, puisque moins d’énergie est gaspillée pour transporter des aliments qui ne seront jamais consommés. Les gouvernements en tirent aussi des gains, puisque FoodHero dynamise l’économie numérique en mettant à profit des articles qui seraient autrement destinés aux poubelles. Enfin, FoodHero est aussi gagnant (et crée de l’emploi), conclut Jonathan.
Prospérer dans l’économie numérique post-COVID
FoodHero a vu le jour en mai 2019 avec un seul magasin pilote à Montréal. Par la suite, ce service a été adopté par 300 supermarchés IGA et Metro au Québec.
La COVID-19 a un peu compliqué les choses. En effet, les achats motivés par la panique au printemps ont bouleversé le modèle d’affaires de FoodHero, car les épiceries avaient des pénuries plutôt que des surplus, explique Jonathan.
Ce problème s’est toutefois avéré temporaire. Les données d’Interac démontrent que les consommateurs sautent à pieds joints dans l’économie numérique pendant la pandémie. Ils optent pour les services de livraison ou de collecte en bordure de magasin, et ils privilégient les paiements sans contact plutôt que les achats en espèces. Et ils prévoient continuer à intégrer ces choix dans leur vie quotidienne même après la pandémie.
Les entreprises, comme FoodHero, qui s’adaptent à ces changements en matière de comportement des consommateurs sont bien placées pour prospérer. Prévoyant élargir la portée de ses services à l’étendue du Canada et aux États-Unis, FoodHero est en voie de prendre une expansion dynamique en 2021.
Ce que les consommateurs recherchent : les portefeuilles numériques et les paiements par débit
Pour planifier sa croissance au-delà du Québec, son territoire d’essai, FoodHero a fait équipe avec Adyen, fournisseur d’une plateforme de paiements numériques afin de trouver des solutions pour la phase suivante. « Nous ne nous parlerions pas aujourd’hui si Adyen n’avait pas été de la partie », explique Jonathan.
En plus de prendre de l’expansion, FoodHero voulait trouver des solutions pour réduire ses frais de transaction et permettre aux clients d’utiliser les paiements par débit dans l’appli.
FoodHero offre maintenant les paiements par Débit Interac intégrés aux applications et aux navigateurs, ce qui permet aux utilisateurs de faire leurs achats de l’applications mobile par le biais de leurs portefeuilles numérique éligibles et de payer à l’aide du solde de leur compte bancaire. Compte tenu du taux de pénétration extrêmement élevé des cartes de débit parmi la population adulte canadienne, cela représente la façon idéale pour FoodHero pour joindre le plus grand nombre de clients possible, ajoute Jonathan.
Selon lui, bon nombre des clients apprécient l’option d’utiliser les paiements par débit, plutôt que d’autres formes de paiement. « Les consommateurs nous avaient demandé de leur permettre de payer par débit. Nous sommes très ravis de pouvoir le faire. »
En étant en mesure de détourner vers leur frigo les aliments destinés aux déchets, un plus grand nombre de Canadiens deviendront des « héros de l’alimentation » grâce aux choix qu’ils décident de faire.