L’auteure-compositrice-interprète Odreii est un caméléon à bien des égards. Elle peut naviguer sur plusieurs longueurs d’onde culturelles différentes : née d’une mère québécoise et d’un père jamaïcain, elle a grandi en parlant à la fois le français et l’anglais, vivant d’abord à Montréal, puis à Londres. Elle est maintenant de retour à Montréal, où elle a lancé son premier album, intitulé Sweatin’ Gold, à la fin de l’année 2021. Ayant grandi en écoutant beaucoup de reggae, elle décrit sa musique comme un mélange de sons des Caraïbes, de musique tribale, pop et acoustique. Nous l’avons rencontrée pour parler de son parcours d’artiste, de son processus créatif et des défis financiers auxquels elle fait face dans l’industrie de la musique.
Une artiste aux multiples facettes
La musique n’est pas venue de nulle part dans la vie d’Odreii : elle joue un rôle important dans sa famille. Son père et sa tante étaient des interprètes de reggae et de heavy metal, respectivement, et sa mère est une grande amatrice de reggae : cela a nourri la passion d’Odreii pour la musique. Dès son plus jeune âge, elle a cherché à participer à tous les concours de chant et spectacles de talents qu’elle pouvait trouver, avant d’étudier la musique à Londres grâce à une bourse dans une école de musique renommée. Odreii a commencé à prendre le chant et l’écriture de chansons plus sérieusement après que le directeur de l’école l’ait encouragée à poursuivre sa passion, car il voyait un grand potentiel dans son talent.
La musique d’Odreii a évolué et a été façonnée par les villes où elle a grandi. Alors que l’école de musique de Londres lui a enseigné la technique et la discipline, qui ont contribué à faire d’elle l’artiste qu’elle est aujourd’hui, la scène musicale effervescente et multiculturelle de Montréal l’inspire à expérimenter avec sa musique et à repousser ses limites artistiques de manière inédite.
« Montréal, c’est très multiculturel, pour moi, c’est très diversifié au niveau musical. Je trouve que c’est une ville qui est très expérimentale et qui n’a pas peur de créer quelque chose de nouveau, d’explorer musicalement. Je pense que ça, ça a définitivement joué un rôle sur la façon dont j’approche la musique. Il n’y a pas de règles, on essaye, let’s go ! C’est plus créatif. Londres, ça m’a plus structuré : c’est là que j’ai appris les techniques. Travailler en studio avec des producteurs et pleins d’artistes différents, j’ai appris à écrire pour d’autres personnes et pour moi, et travailler en collaboration. Ça a formé mon côté plus technique, » explique-t-elle au téléphone, sur fond de musique reggae vibrante.
Solutions en mode créatif
Être un artiste peut être un défi financier de bien des façons : les coûts des instruments, de l’embauche de musiciens pour les concerts et de la réservation de temps en studio peuvent rapidement s’accumuler. Heureusement pour elle, Odreii adore apprendre de nouvelles choses, qu’il s’agisse d’un instrument, d’un logiciel ou d’une technique, et elle prend les défis à bras le corps, ce qui l’aide à trouver des solutions créatives pour les surmonter.
Elle raconte un cas récent où elle avait un spectacle à venir, mais n’avait pas les fonds nécessaires pour engager un groupe ou un DJ pour l’accompagner. Pour économiser sur ces coûts, elle a appris à utiliser un logiciel de musique en seulement trois semaines, ce qui s’est avéré être un investissement inestimable : « Je voulais absolument être capable de performer et d’avoir le contrôle sur le spectacle, et j’ai appris à utiliser un logiciel que je ne connaissais pas. On m’a prêté un contrôleur MIDI (un outil polyvalent qui se transforme en l’instrument de ton choix) et j’ai créé mon spectacle sur l’appareil. »
Son meilleur investisseur : elle-même
En parlant d’investissements, le temps n’est pas la seule ressource qu’Odreii consacre à investir dans sa musique. Sa passion la pousse à réinvestir sans cesse son propre argent dans son art pour le pousser plus loin. Lorsqu’on lui demande quels sont ses objectifs financiers, sa réponse est simple : elle veut gagner plus d’argent pour pouvoir continuer à investir dans sa musique.
Elle explique qu’Interac joue un rôle important à cet égard, car elle paie souvent de sa poche lorsqu’elle achète et loue de nouveaux instruments et logiciels, ou lorsqu’elle engage des coachs ; le service Virement Interac lui donne non seulement un accès facile à ces derniers, mais aussi la possibilité de choisir exactement avec qui elle veut travailler. « Certains coachs ne prennent aucun paiement autre que Virement Interac, et ce sont les personnes qui sont les plus importantes pour pouvoir finir mon projet. C’est un mode de fonctionnement efficace, et ça me permet d’avoir accès à leurs services rapidement, » explique-t-elle.
L’authenticité avant tout
Mises à part les finances, le plus grand défi d’Odreii selon elle, c’est l’aspect commercial de ses projets artistiques, qu’il s’agisse de s’assurer que sa musique atteigne le plus grand nombre de personnes possible ou de maîtriser les nouvelles plateformes et algorithmes des médias sociaux. Son mantra est de rester aussi authentique que possible et de se concentrer sur sa passion.
Elle explique comment elle reste motivée : « Je me sens toujours forte et confiante au jour le jour. C’est un travail de plusieurs années, je vais avouer. Ce qui me motive et me donne le sourire aux lèvres, c’est d’écouter quelque chose que j’aime, ou même juste mettre le pied dehors et avoir le soleil qui tape le visage après ne pas l’avoir vu pendant longtemps, c’est motivant. Écouter de la musique que j’aime, ou découvrir quelque chose de nouveau, ça aussi j’aime ça. »
Elle adore passer par le processus créatif de l’écriture de nouvelles musiques, y compris la pratique de la guitare, l’improvisation et les jams avec d’autres musiciens, et le travail en studio, mais son processus créatif ne s’arrête pas là. Ses performances en personne, et sa connexion avec le public, sont également une grande partie de son art : elle aime se réinventer et adapter sa musique au contexte de la scène. « Le live, c’est moi qui vibe avec les gens, c’est une connexion à vif. J’ai une chanson, HEAT, que j’aime beaucoup performer en spectacle. On l’a changée de la façon que je l’ai enregistrée. Je l’ai montée d’une octave au début, et je la chante presque a capella en mode plus théâtral, et ensuite je rentre dans la chanson. Je m’amuse, et ça donne un effet plus dramatique sur scène. La dernière chose dont j’ai envie, c’est d’être tannée de chanter une chanson. »
Une auteure-compositrice-interprète qui travaille pour continuer d’aimer sa musique et de la faire évoluer fait que son public en veut toujours plus. La passion d’Odreii pour la musique et sa soif de nouvelles expériences ne manqueront pas d’alimenter un deuxième opus très divertissant, qu’elle révèle avoir déjà commencé à planifier. Elle une auteure-compositrice-interprète à suivre, et écouter, de près.